Du Val d’Azun à la Belgique, il n’y a qu’un fil ! C’est en effet depuis le plat pays que Fanny Girard-Sahun, une enfant du village d’Arras en Lavedan, a décidé de fonder l’entreprise Knitty and Woolly pour s’impliquer dans la valorisation de la laine de brebis…du Val d’Azun ! Nous sommes partis à la découverte de son entreprise et des valeurs qu’elle souhaite véhiculer.
L’histoire débute fin 2019, lorsque Fanny s’installe en Belgique avec sa famille, pour y poursuivre sa carrière de chercheuse scientifique à l’Université d’Anvers, dans le nord de la Belgique. Loin de ses Pyrénées natales, elle découvre avec plaisir la Belgique et tombe amoureuse de la ville d’Anvers. Bien qu’elle décide d’y poser ses bagages pour un certain temps, la distance temporelle et physique lui révèle chaque jour un peu plus son attachement fort à sa région d’origine, ses traditions locales et tous les souvenirs précieux qu’elles ont fait naître. Alors que Fanny ne se sent plus à sa place dans le monde professionnel qu’elle fréquente et qu’elle s’interroge de plus en plus sur le sens et les pratiques de son métier, elle prend conscience qu’il est temps pour elle de donner vie à un projet de coeur un peu fou qu’elle mature depuis plusieurs années : la création d’une entreprise de valorisation et de mise en lumière des laines de brebis du Val d’azun. Ce projet est aussi l’occasion pour elle de rendre hommage et de perpétuer le travail auquel a pris part son père Jean-Michel Girard il y a plus de trente ans pour la sauvegarde de la brebis lourdaise, une race locale en voie d’extinction. Fille et petite fille de de tricoteuses et couturières, passionnée depuis l’enfance par les arts du fil, c’est tout naturellement qu’elle choisit de créer sa propre marque de fils en laine des Pyrénées. Cette laine, dite rustique, manque aujourd’hui cruellement de débouchés au point d’être considérée comme un déchet, alors qu’elle est pourtant d’une grande qualité.
Avec son entreprise, Fanny s’est donné pour ambition de lui réattribuer toute sa valeur en la replaçant au cœur du système économique agricole à l’échelle locale, (notamment en cherchant à mettre en exergue l’excellent travail des éleveurs) et en la faisant connaître par delà les frontières.
Mais comment peut-elle gérer cette activité depuis la Belgique, quand la matière première et toutes les étapes de production se trouvent dans les Pyrénées ? Fanny nous explique qu’avec un peu d’organisation et une sacrée dose de motivation, c’est tout à fait possible !
Deux fois par an, elle se rend ainsi dans les fermes du Val d’Azun pour sélectionner et récolter les précieuses toisons de brebis lourdaises et tarasconnaises, deux des races locales majoritaires. Avec l’aide de ses parents, elle procède au tri de la laine afin d’éliminer un maximum de débris végétaux, souillures et crottes que l’on peut trouver dans les toisons. Fanny est très attachée à réaliser cette étape à la main pour ne pas avoir recours à des traitements chimiques tels que le carbonisage (un procédé chimique qui consiste à utiliser un acide pour détruire les débris végétaux). Pour la transformation de la laine en fil, Fanny transporte la laine jusqu’à la filature de Niaux en Ariège qui réalise chaque étape de la transformation (lavage, cardage et filage) selon des procédés ancestraux et sans l’utilisation de produits chimiques. Une partie de cette laine transformée en fil est ensuite envoyée dans la Creuse pour y être teintée de façon artisanale avec de la teinture végétale (arbres, plantes…) avant d’être expédiée vers l’atelier de Fanny à Anvers, où elle retrouvera les fils non teintés, avant leur commercialisation en ligne.
Ces fils à tricoter et à tisser de grande qualité, naturels et entièrement traçables sont destinés à tous et toutes les créateurs.trices et particuliers désireux de soutenir une démarche authentique.
Si vous manquez d’inspiration, Fanny propose d’ailleurs des patrons et kit de tricot qui vous permettront de vous créer votre propre garde robe durable et sur mesure. Appréciant le contact avec la matière, elle transforme une partie de la laine à la main en utilisant le rouet comme autrefois pour fabriquer ensuite des bracelets uniques tissés main dans son atelier.
Enfin, afin de transmettre sa passion et faire découvrir tous les secrets de cette matière naturelle au plus grand nombre, Fanny organise des ateliers en Belgique.
Pour les curieux, tous ses produits et actualités sont à retrouver sur sa boutique en ligne knittyandwoolly.com. Pour que la boucle soit bouclée, n’hésitez pas à la contacter si vous souhaitez proposer ses produits à la vente dans votre magasin.