ARRAS, village d’Artitude
PARCOURS ARTISTIQUE
Arras-en-Lavedan est un petit village de montagne situé dans le Val d’Azun. Depuis 2015, il propose deux sentiers pédestres ponctués d’œuvres d’art qui cohabitent, qui s’enrichissent et se répondent autour d’un thème fort qu’est le patrimoine culturel et naturel.
L’ART CONTEMPORAIN POUR UNE DÉAMBULATION PYRÉNÉENNE
Proposer des installations pour découvrir un village est une démarche originale. Des œuvres qui, par leur dimension et ce qu’elles représentent proposent une réflexion sur le territoire qu’elles occupent.
Les installations qui ponctuent le village sont des créations in-situ. Elles existent pour et par le territoire. Les artistes interrogent le patrimoine en proposant un regard sur le paysage, en visitant l’Histoire et les légendes du pays…
A votre rythme, vous interrogerez de l’œil et du corps ce qui met en discussion l’art avec les patrimoines naturels et culturels, dont vous explorez les dimensions architecturales, paysagères ou immatérielles.
Vos pas vous guideront vers la Maison des Arts du village et ses expositions, et peut-être prolongerez-vous cette expérience par quelques livres glanés à la médiathèque. En un mot, prenez le temps de vivre et de savourer les richesses de ce village d’artitude.
Le sentier artistique est disponible sur l’application gratuite « Patrimoine en Balade » sur votre smartphone (plus d’informations ici)
Disponible sur l’App Store & Play Store
PRESENTATION DES OEUVRES
00 / SIGNES
26 panneaux de signalétique sur poteaux noirs et roses, pour se repérer sur le parcours, et explorer des éléments patrimoniaux (ou pas, à vous de voir) du village. Un motif du paysage présent un peu plus avant est dessiné et invite donc à poursuivre la découverte, attentifs à tout, afin de le retrouver. Notre vue construit ainsi un parcours personnel fait de repères qui s’inscrivent dans la mémoire.
Artiste : Virginie Piotrowski, artiste plasticienne
01 / JARDIN DES DÉLICES ET MARMOTTE
Un jardin de petits fruits comestibles à déguster s’enroule au pied d’une sculpture de marmotte qui soutient un énorme rocher de granit : granit et marmotte ne sont pas natifs d’Arras mais y ont été transportés, par les glaciers et par l’homme. La place et l’accueil réservés à ces éléments étrangers et pourtant symboles de ces montagnes se questionnent au travers de ces images érigées en icônes.
Artiste : Victoria Klotz, artiste plasticienne
02 / MANÈGE DES LÉGENDES
Un banc, des pédales et un carrousel peuplé de figures issues de contes locaux. Accompagner les enfants dans un parcours d’art de dimension familiale c’est tenir par la main les jeunes générations d’un monde de l’imaginaire de l’enfance vers une mise en espace de formes. La dimension ludique est une source de partage qu’un des membres de la Machine de Nantes est venu interpréter en terres pyrénéennes.
Artistes : Richard Rewers & Pedro Frémy sculpteurs métal
03 / NAISSANCE DES BOULES
Granit, terre et bois. De ces 3 matériaux issus des terres du val d’Azun se sont bâties les architectures vernaculaires patrimoniales de ce village. 3 artistes valléens pour 3 œuvres sur l’origine de boules. Granit roulé par les glaciers, arbre déraciné par la tempête et terre argileuse de moraine. L’action de la nature débute la création. La main de l ’artiste prolonge ce destin.
Artistes : Marie-Dominique Cnudde, Pascal Jacquier & Jean-Jacques Abdallah, respectivement sculpteur sur terre, sur bois et sur pierre
04 / PIERRES DE LUCIOLES
Erik Samakh pose dans le paysage des pierres de lucioles, qui sont autant de réponses de l’artiste à cette nature domestiquée par la geste de l’homme. L’installation Pierres de Lucioles propose trois blocs de pierre de granit, toutes émaillées des fameuses « lucioles » solaires de l’artiste, comme des sculptures brutes semblant tombées du ciel ou écloses au coeur de la montagne. S’illustre alors, à la tombée du jour et durant la nuit ce parcours d’étoiles qui guide le visiteur dans le ciel de la vallée d’Azur. Cette reproduction du rythme et de la pulsation des lucioles si menacées par notre société contemporaine
ouvre la voie à la nuit, sa pulsation lente, ses éclats qui s’allument et s’éteignent pour guider notre progression parfois embrumée.
Artiste : Erik Samakh, artiste contemporain
05 / TRACES
Les gravures des dessins sur le granit s’opposent à la surface lisse et brillante du matériau qui réfléchit le ciel et les lieux. Les dessins sont légers, c’est-à-dire sans importance, et s’inscrivent dans un temps présent, celui de leur réalisation. Mais ils sont aussi figés dans la gravure qui, en creux, permet néanmoins à chacun de dupliquer indéfiniment l’image, par frottage, comme autant d’occurrences qui peuvent alors être mises à jour, modifiées, réinterprétées, complétées… Les plaques gravées sont donc des matrices, plutôt que des images. Le promeneur, muni d’une feuille et d’un crayon gras pourra dérober à cet ensemble déjà posé à plat, une image de ces gravures pour construire son propre carnet de voyage, sa propre expérience du regard.
Artiste : Virginie Piotrowski, artiste plasticienne
07 / LABYRINTHE
Un labyrinthe dessiné et réalisé dans la tradition des compagnons bâtisseurs.Le labyrinthe est un chemin initiatique vers le centre, un pèlerinage symbolique en terre sainte, une rencontre avec la lumière intérieure. Les plus anciennes représentations remontent avant le Néolithique. Le tracé du labyrinthe de lacathédrale de Reims, choisi pour identifier les monuments historiques, rappelle leur destruction massive, accusés de pratiques païennes.
Artiste : Noël Mathey, artiste et compagnon du devoir
08 / ŒIL DE NUIT
Des capteurs de présence scrutent vos pas vers la maison des arts, un œil vous observe. Quel rapport aux lieux et à l’art entretenez-vous ? Consommation passive ? Nourriture fast-food suivie de la sentence « j’aime, j’aime pas » qui renvoie en un instant à l’oubli la sensation éprouvée, avant même qu’une émotion ait eu la chance de naître ? Ralentissez, vous êtes observés en train d’observer.
Artistes : Mickaël El Fathi & Collectif Kalage Prod, respectivement illustrateur et association de production multimédia vivants
09 / BALLADE CONTEMPORAINE AU MONT DE GEZ
Le Mont de Gez domine Arras. Des masses erratiques de granit en ponctuent les sous-bois aux lumières tamisées, protectrices. Des pierres levées y marquent les clairières de leur empreinte énergétique pluri-millénaire. Le chorégraphe Gaël Domenger accompagné du danseur Jonathan Rocacher créent in situ des mouvements filmés par Sébastien Delgado pour épouser le réel, au plus près, dans une lenteur qui prend le temps de dessiner l’espace. Sept lieux pour témoigner de ces hauteurs, d’où le regard embrasse les pics.
Artistes : Labo Malandain CNC Biarritz & Collectif Kalage Prod
10 / UN ŒIL DANS LES ETOILES
Un œil qui pulse dans le ciel étoilé. L’opercule de la tour du village ouvre le regard sur une voûte percée. Sa dimension céleste est là dans sa forme même. Télescope rivé vers le ciel, ou vers nos propres galaxies intérieures? Clin d’œil aux instruments historiques du Pic du Midi de Bigorre si proche, dont l’influence avec la Réserve Internationale de Ciel étoilé ouvre un retour à des nuits noires en lien étroit avec le ciel.
Artiste : Collectif Kalage Prod, association de production multimédia
11 / BARQUE DES MIGRANTS
Une barque, simple barque, à moitié enfouie, comme les souvenirs que ces radeaux naufragés portent des migrations. St jacques, transhumances, destin suédois des AbadieBernadotte de Sireix, immigration vers les mines du pic du Cabaliros, émigrations transatlantiques vers l’Argentine, passages vers ou depuis Arras. Une embarcation comme un lieu de mémoire, d’aventure, d’incertitude en l’avenir, avec de la musique qui résonne sous les doigts qui caressent les objets de mémoire. Et une mélancolie pour songer à l’humanité en départ.
Artistes : Richard Rewers & Pedro Frémy sculpteurs métal
12 / FLUX DE NUIT
Des images tracées de lumière, des lightpainting pour capter l’énergie lumineuse des lieux : la nuit, les sources lumineuses diaphanes donnent emphase à des sensations où l’on ne distingue plus très bien le ressenti intérieur des stimuli extérieurs.
Les flux lumineux des étoiles, de la lune, des éclairages se mêlent aux reflets de l’eau, de la terre, et des diverses densités de la végétation.
Attentifs à chaque expression de ces luminosités, l’appareil photo vient figer dans un temps long de la pose ces circulations. Et les flux de lumière se font traces.
Artiste : Collectif Kalage Prod, association de production multimédia
13 / CHAISE A MÉDITER
Installée en hauteur devant un paysage de montagne saisissant , cette chaise inaccessible invite au regard méditatif. Le carré bleu, récurrent dans l’oeuvre d’Alain-Jacques se hisse ici pour inscrire dans son cadre soleil et azur du ciel du val d’Azun, afin de nous y confronter, par delà le cadre terrestre de nos savoirs enfouis, dans une couveuse…
Artiste : Alain-Jacques Lévrier-Mussat, artiste plasticien et conférencier en histoire de l’art
14 / CASCADE DE DIAMANTS
L’artiste en faussaire… début du XXème, un scandale éclabousse Arras et le marché du diamant. Un faussaire nommé Lemoine affirme synthétiser du diamant grâce à l’énergie hydraulique de la centrale de Nouaux au bas d’Arras. La supercherie sera révélée, et à inspiré le livre de l’affaire Lemoine à
Proust. Le souffleur de verre de la vallée, travaillant les jeux de lumière sur des verres en cascade offre une illusion du diamant.
Artiste : Dominique Nyffenegger, souffleur de verre
15 / SYNDROME DU CAMÉLÉON
Sa peau était très froide au toucher. Sa couleur lorsqu’il était à l’ombre, était d’un gris bleuâtre. Cette couleur répandue sur toute la peau exposée au grand jour , changeait quand il était au soleil… Il aurait été bien éloigné d’être l’objet chéri de tant de poètes; son nom n’aurait pas été répété par tant de bouches; et, perdu sous les rameaux où il se cache, il n’aurait été connu que des naturalistes, si la faculté de présenter, suivant ces différents états, ces couleurs plus ou moins variées , n’avait attiré sur lui, depuis longtemps, une attention particulière.
Artiste : Johan Parent, artiste plasticien